dimanche 2 janvier 2011

Les anomalies alvéolaires classe 1

Dans notre pratique quotidienne la rencontre d’anomalies alvéolaires est presque journalière. Ces anomalies touchent les trois sens de l’espace avec par ordre de fréquences la proalvéolie supérieure, la biproalvéolie et la rétroalvéolie supérieure. Ces anomalies dont le préjudice esthétique plus ou moins important poussent les patients à consulter, sont en règle générale dues à un trouble fonctionnel amenant à des variations par rapports aux normes connues de la classe I squelettique.
2. Rappels sur la croissance alvéolaire :
L’os alvéolaire représente les cavités osseuses alvéolaires auxquelles s’adaptent les racines dentaires par l’intermédiaire du desmodonte. L’os alvéolaire fait partie d’un tout qui assure le soutien et la pérennité des dents. Le parodonte fait la liaison entre les arcades dentaires et l’os basal et est constitué de :
  • La corticale externe en continuité avec la corticale du maxillaire ou de la mandibule.
  • La crête marginale au sommet de l’os alvéolaire en continuité de la corticale externe.
  • La lame criblée ou corticale interne en vis-à-vis de la racine de la dent.
  • Os spongieux.
Selon les auteurs l’os alvéolaire ne peut se concevoir en tant qu’entité à part entière, il dépend de l’existence des dents, il naît avec les dents et disparaît avec celle-ci. Dès lors il devient difficile de le délimiter.
La croissance faciale ne se fait pas de manière homothétique, et selon l’âge, les différents secteurs de la face n’ont pas la même valeur en pourcentage, elle s’organise selon trois processus essentiels :
  • L’accroissement en taille : apposition et résorption osseuse.
  • Le remodelage.
  • Le déplacement.
De manière générale la face effectue sa croissance vers le bas et l’avant. La direction de croissance est curviligne.
2.2.1. Rapport avec la croissance maxillaire :
Après la naissance, les dents migrent verticalement et vers l’avant, à travers l’os alvéolaire. Le procès alvéolaire contribue par son apposition osseuse, à la croissance verticale totale du complexe nasomaxillaire plus particulièrement dans sa partie postérieure. La croissance de la partie antérieure du procès alvéolaire n’agit guère que sur le degré de supraclusion.
La voûte palatine suit le mouvement de descente du maxillaire grâce à une résorption du plancher des fosses nasales associée à une apposition sur la face buccale du palais.
L’allongement du palais osseux est dû à la croissance de rattrapage de la suture palatine transverse.
La croissance en longueur est, toutes fois, complétée par une apposition osseuse le long du bord libre postérieur de la lame horizontal du palatin.
L’allongement de l’arcade dentaire et son élargissement postérieur résulté d’une apposition osseuse importante au niveau de la tubérosité et des crêtes alvéolaires. À cette apposition postérieure correspond une résorption dans la région prémaxillaire.
BJORK a montré part la méthode des implants que la hauteur du maxillaire augmente à deux types de croissance :
  • La croissance suturale au niveau de l’os frontal et zygomatique.
  • La croissance appositionnelle à la base des procès alvéolaire.
Selon lui, l’augmentation en largeur se fait à partir de la suture médiane. Elle serait plus importante en arrière qu’en avant, se qui expliquerai la relative stabilité de la largeur inter-canine ainsi que la diminution de la longueur de l’arcade.
Selon VAN DER LINDEN, le maxillaire présente une particularité supplémentaire d’accroissement il existerait dans la dimension transversale des phénomènes d’apposition et de résorption autour des racines des prémolaire et molaires lieu ou les structures osseuses sont très fines.
Bien que le maxillaire comporte fort peu d’insertions musculaires, il est le siège de nombreux organes sensoriel et fonctionnel : respiration, olfaction, phonation. Pour Moss il faut considérer la matrice fonctionnelle de l’os c’est-à-dire la surface osseuse directement en rapport avec les organes sensoriels ou les muscles chargés de la fonction car ce sont ces surfaces osseuses qui seront modelé par la physiologie.
Donc en conclusion, de la naissance à l’age adulte, la croissance alvéolaire maxillaire est excentrique et orientée vers le bas ; elle a pour effet d’augmenter la hauteur maxillaire et d’élargir l’arcade, particulièrement dans sa région postérieure.
2.2.2. Rapport avec la croissance mandibulaire :
La mandibule est l’unique pièce osseuse mobile de la face et sa croissance est intimement liée à l’ensemble de la croissance alvéolaire.
Selon Moss et Schudy, cités par Muller, la mandibule est la réunion de quatre entités qui s’accroissent individuellement :
  • Corps.
  • Procès alvéolaire antérieur.
  • Procès alvéolaire postérieur.
  • Branche montante et condyle.
La mandibule, est pour Moss, un composé morphologique :
  • D’os alvéolaire responsable des dents.
  • D’un angle et d’une apophyse coronoïde responsable de la présence des muscles.
  • D’un condyle  qui se développe indépendamment du corps de la base mandibulaire.
La formation des procès alvéolaire est en liaison avec la croissance osseuse qui joue un rôle de rattrapage du jeu entre les deux croissances mandibulaires et maxillaires.
Le rôle compensateur se fait dans le sens antéropostérieur mais aussi dans le sens vertical où leur quantité de croissance est la plus grande. Les procès alvéolaire sont soumis aux forces musculaires et pressions ou interposition de toutes sortes.
3. Anomalies alvéolaires du sens sagittal :
3.1. Proalvéolie :
Définition : C’est une anomalie alvéolaire du sens sagittal, localisée aux incisives, et caractérisée par une inclinaison vestibulaire exagérée des incisives supérieures et/ou inférieures.
Formes cliniques : Symétrique ou asymétrique uni ou bimaxillaire (biproalvéolie avec biprochéilie).
3.1.1. Proalvéolie supérieure :
Diagnostic positif:
a) Signes faciaux :
· Prochéilie supérieure avec ou sans exagération du sillon labiomentonnier, par appui des incisives supérieures sur la lèvre inférieure.
· Profil convexe selon Ricketts.
· Absence du stomion.
b) Signes occlusaux :
  • Diastèmes inter-incisifs plus ou moins prononcés (signe de pronostic favorable).
  • Absence de diastèmes inter-incisifs, en cas de D.D.M. associée. (Pronostic réservé), dans ce cas on parle de DDM masquée par la proalvéolie.
  • Overjet augmenté.
  • Rapports de classe 1 d’Angle canine et molaire.
  • L’overbite peut être normal, augmenté ou diminué.
c) signes téléradiographiques :
· Angle ANB est normal (ANB = 2.5° ± 2°).
· Convexité osseuse augmentée (le point A de Downs est placé vers l’avant / plan facial : Na-Pog) : Profil osseux convexe selon Ricketts (valeurs moyennes / l’âge )
· Angle entre grand axe des incisives supérieures et le plan de Francfort
est augmenté : I / F > 107° +/- 2° .
· La valeur angulaire et linéaire entre les incisives supérieures et la ligne A-pog sont augmentées. I / A-Pog > 26° +/- 4°, I / A-Pog > 3.5mm +/- 2mm selon Downs.
· La valeur angulaire et linéaire entre les incisives supérieures et la ligne Na-A sont augmentés : I to N-A > 22°, I to N-A > 4mm selon Steiner.
· La lèvre supérieure touche ou en avant par rapport à la ligne esthétique E de Ricketts.
Anomalies associées :
Cette anomalie peut être isolée (d’origine fonctionnelle) ou associée à d’autres anomalies alvéolaires (infra-alvéolie ou supra-alvéolie antérieure) ou basales : Classe II division 1.
Diagnostic étiologie :
  • Fonctionnelle : la proalvéolie est une anomalie touchant l’équilibre du couloir dentaire de CHATEAU, celle-ci se manifeste à chaque fois que le déséquilibre est de priorité vers l’avant, ce déséquilibre peut être d’origine labiale, linguale, digital ou carrément un objet étranger (stylo) :
  • La langue :
    • position haute et avancée, la déglutition est atypique parinterposition linguale antérieure ; phonation défectueuse : l’articulation phonétique pour les linguopalatales se fait trop en avant.
    • Macroglossie : langue effilée et hypertonique.
  • Les lèvres :
    • Hypotonicité labiale supérieur, brièveté de la lèvre supérieure.
    • Succion de la lèvre inférieure.
  • Le pouce : succion du pouce ou d’un objet.
  • On peut incriminé également une D.D.M. provoquant une proalvéolie.
Diagnostic différentiel :
  • Classe II division l squelettique avec toutes ces formes cliniques.
  • rétroalvéolie inférieure.
Conséquences à long terme :
En cas de pulsion linguale antérieure ou succion du pouce associées à une brièveté ou hypotonicité labiale supérieure cette anomalie peut s’aggraver en classe II division 1 squelettique.
3.1.2. Proalvéolie inférieure :
Représentée par une inclinaison vestibulaire exagérée des incisives inférieures.
Diagnostic positif:
a) Signes faciaux :
  • Prochéilie inférieure (rapport labial inversé).
  • Profil concave.
b) Signes occlusaux :
  • Les incisives sont en bout à bout ou en articulé inversé.
  • Classe I canine et molaire.
  • L’overbite est nul, normal ou augmenté.
  • L’overjet est, diminué, nul, ou negatif.
  • Diastèmes inter-incisifs plus ou moins prononcés (signe de pronostic favorable).
  • Absence de diastèmes inter-incisifs, en cas de D.D.M. associée. (Pronostic réservé), dans ce cas on parle de DDM masquée par la proalvéolie.
c) signes téléradiographiques :
  • Angle ANB normal (ANB = 2.5° ± 2°).
  • L’angle de l’incisive inférieure par rapport au plan mandibulaire est augmenté (i/m>90° +/- 2°).
  • L’angle de l’incisive inférieure par rapport au plan d’occlusion est diminué : i/Occ < 104.5° selon Downs.
  • L’angle et la valeur linéaire de l’incisive inférieure par rapport à la ligne A-pog sont augmentés : i / A-Pog > 22° +/- 4°, i / A-Pog > 1mm+/- 2mm selon Downs.
  • L’angle et la valeur linéaire entre les incisives inférieures et la ligne Na-B sont augmentés : i to N-B > 25°, i to N-B > 4mm. Selon Steiner.
  • La lèvre inférieure est en avant de la ligne E de Ricketts.
Diagnostic différentiel :
  • Malocclusion de classe III squelettique avec toutes ces formes cliniques.
  • Rétroalvéolie maxillaire.
Diagnostic étiopathogénique :
  • Position basse et protrusive de la langue surtout chez un respirateur buccal avec végétations adénoïdes.
  • Succion de la lèvre supérieure.
  • Cause digitale : succion des doigts.
  • Hypotonicité de la lèvre inférieure.
  • Macroglossie.
Conséquences à long terme :
  • La position basse et protrusive de la langue peut entraîner un proglissement mandibulaire (pseudo-classe III) et si cette anomalie persiste elle entraînerait une classe III squelettique vraie.
3.1.3. Biproalvéolie :
C’est l’association des deux formes précédemment décrites.
Diagnostic positif :
Signes faciaux :
 Prochéilie supérieure et inférieure.
 Profil cutané convexe.
Signes occlusaux :
 Overbite diminué, nul ou négatif (en cas d’infra-alvéolie antérieure).
 Overjet normal, augmenté ou diminué selon le cas.
 Classe I canine et molaire.
Signes Téléradiographiques :
 L’angle d’attaque entre les grands axes des incisives supérieures et inférieures est diminué (fermé) : I / i < 125° +/- 6°.
 Profil osseux convexe selon Ricketts.
 Les deux lèvres en avant de la ligne esthétique E de Ricketts.
Diagnostic étiologique :
 Hypotonicité des lèvres.
 Position moyenne et protrusive de la langue.
 Déglutition atypique par pulsion linguale antérieure.
 Transmission génétique.
 Le caractère ethnique (chez les africains).
Remarque :
Il y’a une autre forme clinique de proalvéolie : C’est la proalvéolie totale qui touche la totalité de l’arcade se caractérisant par une inclinaison vestibulaire exagérée des procès alvéolaires.
3.2. Rétroalvéolie :
Définition : c’est une anomalie alvéolaire du sens sagittal, localisée au niveau des incisives et caractérisée par une linguo-version des incisives supérieures et/ou inférieures.
Formes cliniques : uni ou bimaxillaire. Dans les cas de bi rétroalvéolie elle est systématiquement associée à une supraclusion.
3.2.1. Rétrroalvéolie supérieure :
Caractérisée par une inclinaison palatine des incisives supérieures.
Diagnostic positif :
a) Signes faciaux :
  • Rétrochéilie supérieure, la lèvre supérieure peut être fine ou effacée.
  • Le profil cutané concave.
b) Signes occlusaux :
  • overjet diminué, nul ou négatif avec un articulé antérieure normal, en bout à bout ou articulé inversé.
  • Encombrement incisif supérieur.
  • Rapport de classe I molaire et canine.
  • L’overbite peut être normal ou augmenté.
c) Signes téléradiographiques :
· Angle ANB est normal (ANB = 2.5° ± 2°).
· Convexité osseuse diminuée (le point A de Downs est placé vers l’arrière / plan facial : Na-Pog) : Profil osseux concave selon Ricketts (valeurs moyennes / l’âge)
· Angle entre grand axe des incisives supérieures et le plan de Francfort
est diminué: I / F < 107° +/- 2°.
· La valeur angulaire et linéaire entre les incisives supérieures et la ligne A-pog sont diminuées. I / A-Pog < 26° +/- 4°, I / A-Pog < 3.5mm +/- 2mm selon Downs.
· La valeur angulaire et linéaire entre les incisives supérieures et la ligne Na-A sont diminuées : I to N-A < 22°, I to N-A < 4mm selon Steiner.
· La lèvre supérieure est en retrait par rapport à la ligne esthétique E de Ricketts.
Anomalies associées :
  • Classe II division 2avec ces formes cliniques.
Diagnostic étiologique :
  • Hypertonicité labiale supérieure avec une lèvre inférieure fine.
  • Cicatrice fibreuse par brûlure ou due à une fente labio palatine au niveau de la lèvre supérieure.
Diagnostic différentiel :
Cette anomalie peut être confondue avec :
  • Proalvéolie inférieure.
  • Classe II division 2avec ces formes cliniques
  • Classe III avec ces formes cliniques.
3.2.2. Rétroalvéolie inférieure :
Elle est rarement isolée et se caractérise par une linguo-version des incisives inférieures
Mise en évidence :
a) Signes faciaux :
  • Rétrochéilie inférieure avec généralement absence de stomion.
  • Profil convexe.
b) Signes occlusaux:
  • L’overjet et l’overbite sont souvent augmentés.
  • Encombrement incisif inférieur.
  • Rapports de classe I canine et molaire.
c) Signes téléradiographiques :
  • Angle ANB normal (ANB = 2.5° ± 2°).
  • L’angle de l’incisive inférieure par rapport au plan mandibulaire est diminué (i/m < 90°+/- 2°).
  • L’angle de l’incisive inférieure par rapport au plan d’occlusion est augmenté : i/Occ > 104.5° selon Downs.
  • L’angle et la valeur linéaire de l’incisive inférieure par rapport à la ligne A-pog sont diminués : i / A-Pog < 22° +/- 4°, i / A-Pog < 1mm+/- 2mm selon Downs.
  • L’angle et la valeur linéaire entre les incisives inférieures et la ligne Na-B sont diminués : i to N-B > 25°, i to N-B > 4mm. Selon Steiner.
  • La lèvre inférieure est en retrait par rapport à la ligne E de Ricketts.
Diagnostic étiologique :
  • Succion digitale.
  • Succion de la lèvre inférieure ou du sillon labio-mentonier.
  • Hypertonicité de la lèvre inférieure.
  • Microglassie.
La rétroalvéolie inférieure est souvent la conséquence d’une proalvéolie supérieure, l’appui labial inférieur étant excessif.
Diagnostic différentiel :
  • Proalvéolie supérieure.
  • Classe II 1 et ses formes cliniques.
3.2.3. Birétroalvéolie :
C’est l’association des deux formes précédemment décrites.
Diagnostic positif :
Signes faciaux :
 Rétrochéilie supérieure et inférieure.
 Profil cutané concave.
Signes occlusaux :
 Overbite augmenté (en cas supra-alvéolie antérieure).
 Overjet diminué ou normal selon le cas.
 Classe I canine et molaire.
Signes Téléradiographiques :
 L’angle d’attaque entre les grands axes des incisives supérieures et inférieures est augmenté (ouvert) : I / i > 125° +/- 6°.
 Profil osseux concave selon Ricketts.
 Les deux lèvres en arrière de la ligne esthétique E de Ricketts.
Diagnostic étiologique :
 Hypertonicité des lèvres.
 Microglossie.
3. Anomalies alvéolaires du sens vertical :
3.1. Anomalies alvéolaires antérieures du sens vertical :
4.1.1. Supra-alvéolie antérieure:
Définition : C’est une anomalie alvéolo-dentaire du sens vertical localisée au secteur alvéolaire antérieure et caractérisée par un recouvrement incisif excessif.
Formes cliniques : C’est une anomalie le plus souvent symétrique uni ou bimaxillaire.
· Au maxillaire supérieur sa localisation est au niveau des deux incisives centrales, plus basses que le plan d’occlusion, au niveau des quatre incisives ou du secteur incisivo-canin.
· A la mandibule : sa localisation est au niveau des quatre incisives ou du secteur incisivo-canin.
Cette anomalie peut être isolée alvéolaire ou associée à une croissance horizontale (face courte, anomalie basale).
Diagnostic positif :
Elle peut être descellée très précocément :
  • A la naissance : On observe un contact des crêtes gingivales des nourrisson.
  • En denture temporaire : supraclusion antérieure exagérée.
a) Les signes faciaux :
  • Peu ou pas de retentissement esthétique.
  • L’occlusion labiale est habituelle avec une éversion de la lèvre inférieure vers le bas avec un sillon labio-mentonnier accentué dû à l’appui des incisives supérieures.
  • Si la supra-alvéolie est d’origine maxillaire, le bord libre des incisives supérieures est parfois trop bas par rapport au stomion.
b) Les signes occlusaux :
  • Supraclusion antérieure.
· Overbite augmenté dépassant les 2mm.
· En intercuspidation maximale, les bords libres des incisives inférieures peuvent entrer en contact avec les cingulum des incisives supérieures ou avec la muqueuse palatine dans les cas sévères.
· Si la supra-alvéolie bimaxillaire avec lingoversion associée des incisives supérieurs ; on observe un contact des incisives supérieure avec la gencive vestibulaire des incisives inférieures.
· En denture adulte, on peut constater une supraclusion avec ou sans exagération de la courbe de Spee à la mandibule, avec ou sans inversion de la courbe de Spee au maxillaire.
c) Les signes téléradiographiques :
En cas de proalvéolie supérieure :
· Angle ANB est normal (ANB = 2.5° ± 2°).
· Convexité osseuse augmentée (le point A de Downs est placé vers l’avant / plan facial : Na-Pog) : Profil osseux convexe selon Ricketts (valeurs moyennes / l’âge )
· Angle entre grand axe des incisives supérieures et le plan de Francfort
est augmenté : I / F > 107° +/- 2° .
· La valeur angulaire et linéaire entre les incisives supérieures et la ligne A-pog sont augmentées. I / A-Pog > 26° +/- 4°, I / A-Pog > 3.5mm +/- 2mm selon Downs.
· La valeur angulaire et linéaire entre les incisives supérieures et la ligne Na-A sont augmentés : I to N-A > 22°, I to N-A > 4mm selon Steiner.
· La lèvre supérieure touche ou en avant par rapport à la ligne esthétique E de Ricketts.
En cas de birétroalvéolie :
o L’angle d’attaque entre les grands axes des incisives supérieures et inférieures est augmenté (ouvert) : I / i > 125° +/- 6°.
o Profil osseux concave selon Ricketts.
o Les deux lèvres en arrière de la ligne esthétique E de Ricketts.
Selon l’analyse de Biggerstaff :
o Si la supra-alvéolie est à responsabilité supérieure, les procès alvéolaires supérieures sont hyper-divergents : le rapport UMT/ANS-PNS / UIE/ANS-PNS est diminué.
o Si la supra-alvéolie est à responsabilité inférieure, les procès alvéolaires inférieures sont hyper-divergents : le rapport LMT/GO-ME / LIE/GO-ME est diminué.
o Si la supra-alvéolie est à responsabilité supérieure et inférieure, les deux rapports précédents sont diminués.
La hauteur de l’étage inférieur est conservée :
o ENA-ME / NA-ME = 55% selon Wendel Willie.
Anomalies associées :
· Classe II Division 1 face courte.
· Classe II Division 2.
· Certains cas de classe III.
Etiologie :
· Cause primaire : héréditaire
  • Causes fonctionnelles :
    • Déséquilibre neuro-musculaire qui va causer soit :
      • Une proalvéolie supérieure.
      • Une birétroalvéolie qui entraîne une supra-alvéolie antérieure par absence de butée dans le sens vertical.
  • Causes dentaires : ces étiologies vont entraîner une supraclusion:
    • Affaissement de la dimension verticale par :
      • Chute prématurée des dents temporaires postérieures.
      • Extraction des dents permanentes postérieures.
      • Bruxisme : Abrasion des faces occlusales.
    • Dysharmonie dento-dentaire (macrodontie vraie) : par excès maxillaire.
    • Augmentation anormale de l’angulalion coronoradiculaire des incisives supérieures.
Diagnostic différentiel :
o Infra-alvéolie molaire.
o Classe II division 1 face courte.
o IVA.
Les conséquences à long terme :
Une Supra-alvéolie (ou supraclusion) n’est pas un facteur de trouble, même potentiel, à condition que les rapports dento-dentaires soient stables.
Conséquences défavorables :
o Abrasion prématurée des incisives inférieures (lors des mouvements de fermeture).
o Vestibuloversion des incisives supérieures si le contact du bord libre des incisives inférieures est juxta-cingulaire : Proalvéolie secondaire chez l’adulte.
o Lésions parodontales ultérieures au niveau des incisives supérieures.
o Dans les cas extrêmes : lésion palatine.
4.1.2. Infra-alvéolie antérieure:
Définition : L’infra-alvéolie antérieure est une anomalie du sens vertical, localisée au secteur alvéolo-dentaire antérieur et caractérisée par une insuffisance ou une absence de recouvrement incisif.
Formes cliniques :
L’infra-alvéolie affecte la zone alvéolo-dentaire antérieure, au maxillaire, à la mandibule ou aux deux à la fois. Cette anomalie peut être symétrique ou asymétrique et incorporer ou non les canines, selon l’importance de l’anomalie.
Diagnostic positif :
a) Les signes faciaux :
o II existe fréquemment une béance labiale.
o Hypotonicité labiale.
o Le préjudice esthétique est important au niveau dentaire : si la longueur de la lèvre supérieure est normale le sourire paraît édenté.
b) Les signes occlusaux :
o En intercuspidation maximale : on constate une absence de recouvrement incisif plus ou moins marquée (infraclusion antérieure ou béance antérieure), accompagnée le plus souvent d’une proalvéolie inférieure ou biproalvéolie.
o Classe d’angle I canine et molaire
c) Les signes téléradiographiques :
Ø S’il existe une proalvéolie inférieure :
o Angle ANB normal (ANB = 2.5° ± 2°).
o L’angle de l’incisive inférieure par rapport au plan mandibulaire est augmenté (i/m>90° +/- 2°).
o L’angle de l’incisive inférieure par rapport au plan d’occlusion est diminué : i/Occ < 104.5° selon Downs.
o L’angle et la valeur linéaire de l’incisive inférieure par rapport à la ligne A-pog sont augmentés : i / A-Pog > 22° +/- 4°, i / A-Pog > 1mm+/- 2mm selon Downs.
o L’angle et la valeur linéaire entre les incisives inférieures et la ligne Na-B sont augmentés : i to N-B > 25° , i to N-B > 4mm. Selon Steiner.
o La lèvre inférieure est en avant de la ligne E de Ricketts.
Ø S’il existe une biproalvéolie :
o L’angle d’attaque entre les grands axes des incisives supérieures et inférieures est diminué (fermé) : I / i < 125° +/- 6°.
o Profil osseux convexe selon Ricketts.
o Les deux lèvres en avant de la ligne esthétique E de Ricketts.
Ø La hauteur de l’étage inférieur est conservée :
o ENA-ME / NA-ME = 55% selon Wandel Willie.
Ø Selon l’analyse de Biggerstaff :
o Si l’infra-alvéolie est à responsabilité supérieure, les procès alvéolaires supérieures sont hypo-divergents : le rapport UMT/ANS-PNS / UIE/ANS-PNS est augmenté.
o Si l’infra-alvéolie est à responsabilité inférieure, les procès alvéolaires inférieures sont hyper-divergents : le rapport LMT/ANS-PNS / LIE/ANS-PNS est augmenté.
o Si l’infra-alvéolie est à responsabilité supérieure et inférieure, les deux rapports précédents sont augmenté.
Etiologie :
 Les dysfonctions et para fonctions constituent le plus fréquente étiologie :
o Habitudes déformantes : succion digitale, tic de mordillement d’un linge, interposition d’un objet, aspiration de la lèvre inférieure avec succion.
o Situation habituelle antérieure.
o Macroglossie.
o Déglutition primaire persistante avec interposition linguale, liée à une faible tonicité labiale.
o Trouble de la ventilation nasale : abaissement et situation avancée de la langue nécessités par une ventilation buccale.
o Trouble de la phonation : très inconstants défaut d’articulation des consonnes.
Diagnostic différentiel :
o EVA.
Les conséquences à long terme :
  • La stabilité peut être acceptable si la protection canine est assurée.
  • Conséquences défavorables :
 Lésions parodontales au niveau des dents non fonctionnelles.
 SADAM plus fréquemment observable plus que la moyenne en raison de l’absence de guide antérieur et de protection canine et d’un proglissemnt habituel.
 La fonction de l’incision est perturbée
4.2. Anomalies alvéolaires postérieures du sens vertical : infra-alvéolie molaire
Définition : C’est l’absence de contacts dentaires en intercuspidation maximale au niveau des dents cuspidées, avec contact au niveau des premières ou deuxièmes molaires et contacts incisifs.
Etiologie :
 Absence de formation d’os alvéolaire, au niveau des molaires temporaires (reinclusion apparente de ces dents par ankylose).
 Interposition linguale latérale au repos et au cours des fonctions, la langue est volumineuse et large : Macroglossie.
 Succion et interposition des joues.
Remarque :
Il existe l’infra-alvéolie totale qui est caractérisée par une désoclusion au niveau de toutes les dents sauf les dents postérieures.
4. Anomalies alvéolaires du sens transversal :
Ces anomalies correspondent à des troubles de l’occlusion dans le sens vestibulo-lingual au niveau des secteurs latéraux. La malocclusion peut être symétrique ou asymétrique, ces anomalies alvéolaires peuvent être associées à des anomalies basales du même sens. A ces anomalies morphologiques peuvent s’adjoindre des anomalies cinétiques ; la latérodéviation.
4.1. Endoalvéolie supérieure :
5.1.1. Endoalvéolie symétrique avec articulé inversé unilatéral en intercuspidation maximale et latérodéviation :
Elle est; caractérisée par une diminution du diamètre transversal de l’arcade dentaire par inclinaison palatine des procès alvéolaires supérieures au niveau des secteurs latéraux, aboutissant à arcade supérieure étroite.
Diagnostic positif :
a) Les signes faciaux :
 Face longue avec un aplatissement des joues.
 Déviation du menton du coté de l’articulé inversé lors de la fermeture.
b) Les signes occlusaux :
En denture temporaire :
L’occlusion croisée unilatérale avec latérodéviation peut déjà s’observer après le suçage du pouce entre 1 à 5 ans. Elle est parfois transitoire.
En denture mixte :
Arcades séparées :
 Rétrécissement du diamètre transversal de l’arcade dentaire.
 Défaut d’abrasion des canines temporaires.
 L’arcade mandibulaire est normale.
Arcades en ICM :
 Non coïncidence des points inter incisif dans le cas de latérodéviation.
 Articulé inversé unilatéral.
Indice de PONT :
 Le D4G4 mesuré se trouvera diminué par rapport à celui calculé, idem pour le D6G6 confirmant ainsi l’endoalvéolie.
 Comme l’endoalvéolie peut être localisée uniquement au niveau des prémolaires ou des molaires.
c) Les signes téléradiographiques :
 De profil ; aucun trouble décelable.
 De face : Objectiver l’endoalvéolie.
 Cliché axial : Objectiver l’endoalvéolie.
Etiologie :
o Succion digitale.
o Déglutition atypique et situation basse de la langue en posture habituelle.
Diagnostic différentiel :
o Latéroglissement du à des prématurités occlusales, les deux arcades étant coordonnées dans le sens transversal.
o Endognathie maxillaire.
Les conséquences à long terme :
La latérodéviation par endoalvéolie maxillaire provoque des facettes d’abrasion atypique au niveau des dents permanentes et conduit souvent à des contacts non travaillant sur un terrain prédisposé à un SADAM. Dans d’autres cas plus rares, l’anomalie cinétique peut se transformer après la croissance en une anomalie morphologique asymétrique et devenir de ce fait une latérognathie. Elle nécessite donc un traitement précoce.
5.1.2. Endoalvéolie symétrique avec articulé inversé bilatéral :
L’encombrement incisif maxillaire est important. Il n’existe pas de latérodéviation (occlusion stable). Il est bien difficile de différencier cette anomalie d’une endognathie maxillaire vraie.
5.1.3. Endoalvéolie asymétrique avec articulé inversé unilatéral:
II s’agit d’un développement asymétrique du maxillaire supérieur sans troubles cinétique en occlusion.
Diagnostic positif :
Examen des arcades séparées :
 Asymétrie de la forme d’arcade maxillaire objectivée par l’étude des moulages et de la voûte palatine (asymétrie / raphet médian). La mandibule est normale.
Examen d’occlusion :
 Les milieux coïncident en relation centrée et en intercuspidation maximale, pas de latérodéviation.
Diagnostic différentiel :
Endoalvéolie symétrique avec articulé inversé unilatéral et latérodéviation.
4.2. Endoalvéolie mandibulaire :
5.2.1 Définition : c’est une anomalie de très faible fréquence caractérisée par une lingoversion des secteurs latéraux inférieurs. Le signe majeur est une vestibuloclusion exagérée des secteurs latéraux maxillaires ou même une inoclusion totale dans les cas graves
5.2.2. Conséquences occlusales :
 Supraclusion incisive sévères correspondant à l’occlusion en couvercle de boite les bords libres des incisives inférieures étant en contact avec la muqueuse palatine.
 Cuspides primaires supérieures plus ou moins en rapport avec les cuspides primaires inférieures.
 Le préjudice fonctionnel est important.
5.2.3. Les signes téléradiographiques :
De profil :
  • l’étage inférieur est très fortement diminué : ENA-Me / Na-Me < 55% selon Wendel Willie.
  • Habituellement on constate une version vestibulaire des incisives supérieures :
I/F > 107° +/- 2°.
Incidence axiale : la mandibule est circonscrite dans le maxillaire et l’image des molaires et des prémolaires se projette lingualement par rapport à la ligne d’arcade (incidence radiologique de BOUVET).
5.2.4. Etiopathogénie :
La situation haute de la langue et son action morphogénétique semble être un des facteurs permettant d’expliquer la non coordination des arcades dans le sens transversal. Une morphologie particulière des prémolaires présentant des faces vestibulaires très inclinées aggrave la version linguale.
4.3. L’exoalveolie :
Elle est exceptionnelle comme anomalie, très rarement décrite en littérature orthodontique et les quelques cas relevés sont surtout ceux d’exoalvéolie maxillaire. Trop souvent l’étiologie est le traitement par expansion transversale sans la contrôlée. L’anomalie se caractérise d’une inclinaison vestibulaire des secteurs latéraux, l’indice de PONT montre que le D4G4 et D6G6 calculés sont inférieurs à ceux mesurés et l’image de la première molaire supérieure est déportée de 1mm au delà de la corticale interne du sinus et les troubles de fonction linguale sont accompagnés d’une tonicité jugale inférieur à la normale.
5. Conclusion :
Les anomalies alvéolaires ne sont que la réponse des procès alvéolaires à un trouble fonctionnel ou posilionnel amenant les dents à prendre des positions « hors normes » dans les trois sens de l’espace.
Entreprendre un traitement orthodontique sous entend une prise en charge totale du malade. Et pour cela il faut prendre en considération toutes les investigations pour poser un diagnostic positif adéquat et en déterminer l’étiologie, qui grâce à son élimination permettra la correction des anomalies et d’empêcher la récidive.
Bibliographie
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  • Manuel d’orthopédie dento-faciale.
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  • Orthopédie dento-faciale : Diagnostic.
    • Auteur : M.Chateau.
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  • L’orthodontie française.
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    • Auteur : A.Deblock; S.Dobrechassagne ; L.Deblock
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    • Auteurs : M.Reboul, P.Parguel, J.Darque
    • Réf: 23460 E 10. 1978
  • EMC : Sémiologie des anomalies faciales du sens sagittal.
    • Auteurs:M.Reboul, P.Parguel, J.Darque
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